C’est dans la nuit du 22 au 23 septembre dernier que s’est éteinte la conservatrice du musée de Bourbon-l’Archambault, Paule Déborde, 230 ans jour pour jour après l’abolition de la monarchie et la naissance de la République française. C’était à la Convention les 22 et 23 septembre 1792.
Paule aurait beaucoup apprécié cette facétie de l’histoire, elle qui portait haut les valeurs républicaines, l’humanisme et les humanités, l’égalité juridique, la fraternité, une société fondée sur le partage… Nous parlions souvent de la Révolution elle et moi. Elle connaissait un tas d’anecdotes liées à l’histoire de sa famille en ces temps glorieux pas si éloignés de nous qu’on le pense.
Elle avait beaucoup d’humour et plaisantait souvent, elle aimait jouer avec la langue, qu’elle utilisait avec grande justesse et précision. Elle aimait l’art, la musique et la littérature, et sa bibliothèque était impressionnante. Très cultivée, elle avait toujours un avis bien tranché dans de nombreux domaines, dont, par exemple, l’aménagement urbanistique de sa ville. Ville qu’elle connaissait bien et dont elle connaissait bien l’histoire, même si elle a passé de nombreuses années à voyager de par le monde, ainsi qu’elle en avait rêvé alors même qu’elle n’était qu’une petite fille. Elle savait aussi faire la part des choses et ne manquait ni d’autocritique ni de clairvoyance.
Elle a porté seule le projet du nouveau musée des arts et traditions locales de Bourbon dans l’ancien casino de Bourbon qui parcourt 2000 ans d’histoire locale. Elle souhaitait que le musée communal et le château collaborent et un certain nombre d’actions avaient déjà été engagées. Nous étions sur le point de rédiger ensemble les notices de présentation du lapidaire transféré au musée il y a peu et l’un de nos guides avait été formé pour faire la visite du musée.
Paule Déborde a marqué de son empreinte la vie culturelle de la commune. Nous donnerons suite au travail engagé et ferons tout pour que le musée de Bourbon lui survive.
Toute l’équipe de médiation du château te salue et te remercie, Paule. Tu vas beaucoup nous manquer.
Benoît Marouzé